Hello, voici cette fois-ci l'interview de
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], boss du label
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Enjoy et RDV le 08 juin à Glazart pour la dernière édition de la saison!
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Hello Mr DEE! Tu es dans les musiques électroniques et le Djing depuis les années 80.Yes
Tu as vécu la naissance du Djing à New-York city, où tout a commencé, les premières raves, les premiers labels de musique électronique. Peux-tu nous raconter comment c’était il y a maintenant presque 30 ans à New-York? La vie, la musique, les soirées, les influences, etc...À l’époque c’était assez compliqué, l’EDM (ndlr: Electronic dance music) n’était rien d’autre qu’un rêve ici. Elle n’avait aucun soutient, pas de radio, pas de club, pas de presse… juste la police… pour être honnête c’était considéré comme un genre plein de drogues et qui n’était pas respecté. C’est grâce à des gens comme Frankie Bones et quelques autres jeunes promoteurs et DJ New-Yorkais plus audacieux que les choses ont boug. Je travaillais avec Bones et quelques autres en tant que DJ et nous organisions également des soirées à NYC. Mais avec le temps, j’ai plus trouvé ma place du côté musique / label que dans celui de l’organisation de soirées. Quelques années plus tard ISR était né.
Avant ISR je travaillais avec Frankie Bones (en tant que Looney Tunes, entre autre), Victor Simonelli (pour Nu Groove et Def Mix) et Tommy Musto. Je bossais aussi aux studios Skyline et au studio Shakedown d’Arthur Baker sur des productions comme New Order, Brooklyn Funk Essentials et Al Jarreau entre autres choses.
Mes influences lorsque j’ai commencé avec le djing étaient le disco. C’était la seule musique qui gardait un beat 4x4 et utilisait vraiment les synthés. La musique disco était la musique de fête / club de son époque. Les grooves et les idées sont encore valables aujourd’hui. Il suffit d’écouter Daft Punk pour s’en rendre compte.
J’adore quand de jeunes producteurs citent Giorgio, Kraftwerk car se sont aussi mes inspirations, mais je jouais ce son quand il était vraiment nouveau. J’ai vu et senti l’impact de cette musique tout de suite et suivi mes oreilles et mon cœur, ce qui m’a mené où je suis aujourd’hui.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Tu gères le label mythique Industrial Strength, un des seuls labels hardcore qui est toujours là, à travers les âges, depuis 20 ans, toujours en innovant, trouvant de nouveaux artistes, de nouveaux sons. Qu’est-ce que cela implique de rester en place aussi longtemps? Quel sentiment cela procure t’il d’avoir contribué à faire l’histoire du hardcore? What’s next?Wow, c’est assez dur sur plein de points. Sans mon associé et co-gérant Jules, cela serait impossible ! J’ai couvert de nombreux terrains avec plus de 400 sorties et des centaines d’artistes. De nos jours je poursuis ma chasse via le net et quand je voyage, ce qui est encore assez fréquent. Mes artistes me dirigent aussi vers de nouveaux artistes lorsqu’ils voyagent de leur côté. Cela n’est pas facile d’être sur mon label, hé hé hé, je suis un peu difficile, mais si j’entends quelque chose d’excellent, je saute dessus. Je n’ai pas besoin d’y penser et donc de ralentir un artiste dans sa quête.
Je travaille avec tous mes artistes, anciens ou nouveau afin d’arriver à obtenir la meilleure production possible. J’écoute leurs envies et besoins et on défini un rythme de travail qui leur permet de créer. Je ne veux pas qu’ils aient le son du hit minute ou d’un style en particulier. Je pense qu’ils font de la meilleur musique sans une pression extérieure de la part de mon label. En ce qui concerne l’histoire, je n’ai pas encore fini hé hé hé. Mais cela fait du bien d’avoir été là et d’avoir contribué à l’histoire des musiques électroniques.
La suite c’est de donner de l’inspiration avec nos samples, innover en transmettant ce que je sais à mes artistes, tout en continuant d’essayer de trouver des artistes avec la même vision … faire danser le monde comme aucun autre sur terre. C’est un sacré objectif. J’espère que nous pourrons nous y tenir. Pour ma part j’apprécie plus de travailler en studio aujourd'hui. J’adore collaborer sur plein de genres de musiques, cela me donne des idées quand à la manière de faire de ISR un label avec une ouverture plus large.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Le djing a commencé avec l’art du turntablims, la capacité à mixer deux morceaux ensemble au même tempo, etc... Aujourd’hui les choses ont changé et la technologie est plus présente. Est-ce que cela change l’essence même du djing ? Quelle est ta vision sur cette évolution depuis 25 ans ? Les choses sont plus faciles de nos jours ? Ou bien c’est juste le commencement de quelque chose de nouveau ?Oui cela change l’essence du djing, avoir le tempo verrouillé, utiliser un logiciel comme “Mixed in Key” pour connaître le tempo d’un morceau, cela rend les choses bien plus faciles. Mais le temps de préparation est bien plus long. Je trouve que cela est une manière simple pour certains DJs de jouer comme des poupées en plastique, sans histoire, sans expression ou touche humaine. Ils jouent ce qu’ils jouent et pouf c’est fini.
Est-ce bien ou pas bien ? Un peu des deux. Je ne vois pas beaucoup de “laptop djs” qui tirent un avantage complet de la technologie. Certains le font mais ce n’est pas comme s’il y avait une explosion de nouveaux talents djs grâce aux nouveaux logiciels de djing. Le pourcentage de ceux qui tire profit de cela est assez faible. Beaucoup de djs ratent les premières étapes du djing de nos jours, ils perdent la compétence de maintenir au tempo, sentir le beat bouger, faire partie du morceau, ils ne comprennent pas réellement l’acoustique des morceaux qu’ils jouent et ils n’apprennent pas cela en utilisant des logiciels. Ce sont les briques fondatrices pour jouer devant du monde. Personnellement, je n’aime pas avoir un ordinateur devant moi quand je joue.
Lorsque je joue, je suis le bouton synch, le programmateur, le selector et le contrôleur de vibe. Tout est humain, ce que tu vois c’est ce que tu as. Si tu m’as déjà vu jouer, je pense que j’aurais déjà fait voler plusieurs fois mon laptop car j’ai tendance à bouger un peu dans tous les sens, hé hé hé. Je pense que je suis oldschool, je fais la fête avec les gens et j’utilise mon laptop au bureau !
Mais je ne pense pas qu’il y ait un grand avenir pour les DJ tech. Dans quelques générations je pense que nous verrons la prochaine explosion de djs super talentueux pour pousser la musique au max. Tant que les nouveaux ne deviennent pas paresseux ! Je suis plutôt sûr qu’ils ne le seront pas et je suis impatient de voir ce qui va venir après.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Tu sembles très investi dans tes dj sets, vivre ce que tu fais à chaque fois que tu joues. Que veux-tu exprimer ? Quel contact aimes-tu établir avec le public ? D’où te vient cette énergie ?Cela vient de l’intérieur, je me ferme de tout, prends mes nerfs et les calme (je suis toujours tendu avant de jouer !), laisse la musique s’emparer de moi, je deviens partie de la musique, je la laisse me guider avec le public à travers un voyage sans arrêt de sons et de rythmes basés sur le tempo et le moment. Je sais que cela ressemble à une connerie zen, mais après toutes ces années, je pense que j’ai réussi à ne faire qu’un seul avec tout ça.
Ma manière de voir les choses est qu’après 5 ans tu apprends à mixer avec un certain confort, après 10 ans tu comprends l’art de la programmation ou du moins tu penses l'avoir compris, après 15 ans tu deviens une machine à musique, ta connaissance du groove et de la musique fait partie de toi, après 20 ans c’est une combinaison d’une vraie expérience acquise durement qui t’offre un nouveau niveau de contrôle et de confort pour vraiment te lâcher. Je pense que pour moi, après 25 ans, c’est une sorte de niveau zen maintenant. Je n’ai rien à prouver. Je veux juste envoyer et j’espère que je le fais. Ce sont les gens qui décident. Je m’y mets et je lâche la bête. Je vis pour une chose. Tu es seulement aussi bon que ton dernier set, cela me tient à jour, je me fous de la hype, je me soucie juste des gens dans la salle devant moi quand je suis là pour jouer. Je pense que c’est pour cela que je suis encore là et j’espère être encore très pertinant pour la scène djing / musicale.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Tu fais beaucoup de production musicale, tu es derrière beaucoup de CDs de samples (pas mal par des artistes ISR). Penses-tu qu’être un artiste complet c’est un mix de talent et de maîtrise de la technologie ? Qu’est-ce que cela implique selon toi ? Comment est-ce que tu choisis un artiste qui va sortir sur ISR ?Pas autant que je voudrais, he he he, ISR me prend beaucoup de temps et de dur travail. Si quelqu’un pense que ce que je fais c’est facile, et bien non. Trouver le temps de tout faire est la partie la plus compliquée de mon boulot. C’est de l’art, cela prend du temps de parfaire la musique, et gérer un business en plus de tout cela rend le voyage assez mouvementé ! Heureusement que j’ai une ceinture de sécurité et la chance d’avoir Jules. Nous le vivons.
Les packs de samples sont super, travailler avec des sound designers et des musiciens talentueux, faire dans tous les styles, durs et softs, offre une super vibe. Je fournis les outils mais aussi l’inspiration. Nous avons tout un tas de super packs de samples et presets pour les producteurs et un super nouveau concept de “Traktor Decks” pour utiliser dans le djing aussi. Cela me motive encore plus. Je sens que je redonne quelque chose à la prochaine génération de producteurs qui trouvent nos sons utiles pour leurs besoins. J’ en éprouve beaucoup de fierté. J’ai donné tellement de moi avecISR, les productions, et bien sûr le djing. Pour une fois je sens que la boucle est complète. Quand j’entends des productions avec nos sons dedans, Wow!, cela me donne encore plus envie de continuer à faire plus. Faire des packs est un travail chronophage, ce n’est pas facile. Je le fais parce que j’adore.
Nous travaillons exclusivement avec Loopmasters en Angleterre, se sont les meilleurs dans le business. Ils ont des normes de qualité élevées et je dois garder cette qualité dans chaque pack que je sors. Quels qu’ils soient. Nous faisons environ 3 packs par mois ! Alors je travaille beaucoup dessus. J’ai une bonne équipe avec moi. Je ne pourrai pas faire cela tout seul. J’espère étendre ma marque dans des produits logiciels. C’est ma prochaine mission. Nous travaillons déjà avec certaines grandes sociétés comme Native Instruments, Live, FxPansion, etc… Il est maintenant tant de lâcher la prochaine vague de sons pour le futur. Je vois dans la marque ISR de la production, de la musique, de l’inspiration et le pouvoir de créer certains des sons les plus underground à travers sa base d’artistes. Une marque EDM complète.
Du côté du label, je cherche des artistes avec un réel “quelque chose”. On me l’a souvent demandé mais je ne sais pas ce que c’est. Je pense qu’en tant que label hardcore numéro un dans le monde, j’ai une certaine oreille pour cela. Je peux sentir la musique d’un artiste en écoutant ses morceaux, je ne cours pas après un artiste populaire en particulier, je ne l’ai jamais fait, je préfère voir un artiste monter sur ISR. Cela prend du temps et souvent, il y a des refus, des montées et des descentes. Mais quand cela connecte, c’est magique. C’est ce qui tient ISR en vie, toujours grandir et bouger. C’est ce que je suis et ce pourquoi ma marque est là. Ma liste d’artistes parle d’elle même. Je suis fier de ces gars. Ils portent mon flambeau.
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