Hello, pour commencer notre série d'interviews, voici celle d'
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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Hello Mister, il semblerait que ce soit ta première date à Paris ! Est-ce que tu peux te présenter au public français ? Quand est-ce que tout a commencé ? Qui sont les artistes qui t’ont inspiré ? Tes influences musicales (au-delà de l’électro) ? Ton premier choc frontal avec la musique électronique ? Qui est Igneon System ?Hello les Parisiens, je suis Dave Igneon System, manipulateur et fournisseur de l’un des styles de musiques électronique les plus durs depuis quelques années maintenant. Ceux qui me connaissent savent que j’envoie, les autres honte sur vous… !
Alors, tout a commencé pour moi autour de 2004/2005. Mes amis ont commencé à aller en rave et à produire de la musique et j’étais assez intéressé par le processus de création de la musique. À cette époque ça tournait principalement autour de Deathchant, Audiogenic et Epileptik. J’ai grandi avec cette musique mais mon intérêt pour la drum and bass n’était jamais très loin. Je me suis acheté du matériel et j’ai commencé à expérimenter. À cette époque il y avait beaucoup de hardware mais je suis resté purement software. Je voyais plus de possibilités pour éditer la musique et je n’avais pas besoin de tous ces câbles dans mon studio, il y a déjà assez de chaos comme ça ici.
Mes influences musicales venaient d’univers comme l’idm, l’acid, le hardcore, le métal, le hip-hop, l’expérimental, la drum and bass, le breakcore … disons que j’ai écouté beaucoup de styles avant de savoir dans quelle direction je voulais aller.
Les premiers artistes qui m’ont inspirés sont Amon Tobin, Krush, Dj Shadow, Boards of Canada, Richard Devine … De la musique très expérimentale avec une autre vision du son. Quand je suis arrivé dans le hardcore il n’y avait qu’une poignée de producteurs qui attiraient mon attention. Des artistes comme The Outside Agency, Dj Producer, I:Gor, Deathmachine et Ophidian ont été et restent mon top 5 qui ne changera jamais. Ils innovent toujours et on peut sentir leur désir de progresser. Ils ont défini le ton et le niveau que doit avoir la production musicale, intelligence et puissance combinés en une !
Tu as commencé la musique assez jeune (je me souviens te voir déjà dans des soirées en Belgique en 2006). Quelle a été la difficulté de la route vers le « succès » ? Qu’est-ce que cela a impliqué ? Comment ta musique a évolué ? Comment as-tu appris ?La route vers le « succès » est très dure, elle a des obstacles dangereux quand cela devient sérieux ! Depuis 2006 faire de la musique est une obsession. Chaque minute, chaque heure de la journée je pensais à des kicks et des snares. À cette époque j’étais encore étudiant et combiner les études et la musique n’a pas été simple. Au début, je n’avais pas l’intention de jouer et de faire partie de la scène. J’étais juste curieux du processus de sound design. Quand mes amis m’ont dit de mettre des morceaux sur Myspace, j’ai rapidement été remarqué par d’autres artistes comme Fiend, Autopsy & Tugie, I:Gor et Dj Producer. Cela a été très motivant pour moi et m’a donné un boost supplémentaire pour continuer. Je suis entré en contact et j’ai eu des sorties sur Audiodamage, Pandemonium, Elektrokut, Rebelscum et Nekrolog1k in 2009. Pendant ce temps j’ai beaucoup appris au sujet de la production, mais c’était encore difficile de faire quelque chose de spécial car je cherchais encore mon identité de producteur / DJ. Ensuite je suis entré en contact avec le crew Nekrolog1k et ils m’ont proposé de les rejoindre. J’ai accepté et nous avons eu une collaboration solide car c’était le son dans lequel je croyais. Nouveau et frais et contre toutes les limites. Avec Nekrolog1k je me suis fait de plus en plus remarquer et les bookings ont suivi rapidement. J’ai travaillé jour et nuit, seul, avec ma détermination de gagner le respect.
À cette époque je sentais le chemin vers le succès. Beaucoup de sociétés et d’agent me draguaient, je me sentais comme un produit, un numéro. J’ai choisi de me protéger et j’ai refusé ces offres. Je voulais juste me concentrer sur ma musique en tant qu’artiste. Je suis ensuite entré en contact avec Nicky (qui était en stage chez The Third Movement). Elle m’a mis en contact avec eux et je veux encore la remercier aujourd’hui car ça a été une étape importante dans ma carrière, MERCI NICKY !
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Avec The Third Movement j’ai su quelle était ma place dans la scène. Je voulais faire partie de cette famille et de cette vision. Je les ai rejoins en 2011 et n’ai jamais regretté mon choix. Booking après booking sortie après sortie (TTM, Industrial Strength, Prspct, Motormouth,…) j’ai appris à connaître la scène, c’était une époque de joie et d’excitation mais aussi de politique et de mauvais jeux. J’ai eu des déceptions quand tu réalises que ce n’est plus à propos de musique mais seulement de l’aspect financier. J’ai perdu ma motivation et pris une longue pause avec la production et j’ai essayé de me découvrir pour savoir dans quelle direction je voulais aller. Je me suis aussi séparé de Nekrolog1k à cette époque. Ca a été l’une des périodes les plus sombres de ma vie.
Après un certain temps et de longues heures au téléphone avec certaines personnes, ma motivation mon mode-rage sont revenus. J’ai retrouvé le chemin du studio et ai commencé à produire comme un dingue et j’ai commencé Heresy !
La route vers le succès est pleine de pièges et demande beaucoup d’énergie et de temps pour y arriver.
De nos jours je vois plein de producteurs sur les médias sociaux qui se prennent pour des producteurs stars. Certains essaient d’y arriver en achetant des fans et d’autres en se payant des « ghost producers » (des gens qui produisent des tracks pour vous contre de l’argent).
Le succès doit être quelque chose que tu gagnes de façon inopinée et sans manipulation. Tu dois être déterminé et prêt à sacrifier ta vie pour la musique et pas ton porte-monnaie.
Quand je me retourne et que je regarde ma carrière, je peux garder la tête haute et être fier de ce que j’ai accompli jusqu’à maintenant et rien ni personne ne pourra m’arrêter.
Ton style peut-être qualifié de « hardcore industriel ». Tu fais de la musique lente, rapide, tu mets des snares et des breaks mais tu ne sembles pas être dans cette « crossbreed mania ». Quelle est ta vision sur ce style qui a créé un pont entre la scène hardcore et la scène drum and bass. Comment vis tu cela en tant que musicien ?On peut appeler cela du hardcore industriel dans une certaine mesure oui. Mais je veux surtout que les gens entendent ma musique et se disent, ça c’est « Igneon System » c’est tout. Le crossbreed reste un style intéressant. La connexion entre deux publics a permis à des gens de la scène drum and bass d’accéder aux terrains hardcore.
Quand The Outside Agency sont arrivés avec cela, un monde nouveau s’est ouvert pour beaucoup de gens. C’était devenu tellement populaire que certains DJs jouaient ce style en laissant de côté leur identité réelle seulement pour attirer du monde. Pour moi c’était un mauvais signal.
Mais le crossbreed a évolué et est devenu plus intelligent, les gens ont arrêté la vibe typique kick snare (MERCI MON DIEU !).
Si je dois dresser une liste de mon top 5 d’espèces intelligentes crossbreed :
1) The Outside Agency
2) Ophidian
3) Deathmachine
4) I:Gor
5) Switch Technique
Il y a aussi de nombreux producteurs qui sont apparus et qui ont attiré mon attention. Des artistes comme Micromakine, The Clamps et Fragz ont une vision de la qualité et de l’originalité et valent clairement un coup d’oreille.
Tu es aussi un des promoteurs des soirées Musick. La scène en Belgique semble assez importante et offre une grande variété de soirées. Le breakcore a été LA musique en Belgique avec les soirées Breakcore Give Me Wood, plein de salles underground et de l’autre côté de grosses soirées gabber et hardstyle. Comment c’est d’organiser des soirées en Belgique ? Comment ont évolué les choses ces 10 dernières années ?En 10 ans les choses ont beaucoup changé en Belgique. Au début, c’était tout pour l’underground. Le mouvement underground a beaucoup grandi grâce notamment à X&trick aka Mr Bug Klinik! Il était l’une des forces vives de la scène belge. C’était un promoteur qui n’avait pas de limites et combinait plusieurs styles les uns avec les autres. Ses soirées étaient l’endroit où il fallait être si tu voulais découvrir de nouveaux artistes. Ce mec mérite une statue en Belgique!
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Mais les choses ont sensiblement évolué, des mouvements ont commencé à grandir et les gens ont commencé à organiser de plus en plus de soirées et j’en ai fait partie avec MuSick. Ma vision était des line up de qualité pour un prix de qualité et ça a marché ! Nous avons fait salle comble après salle comble et cela n’est pas passé inaperçu auprès des autres promoteurs. De plus en plus de soirées sont arrivées par des promoteurs différents. À un certain moment il y avait 3 ou 4 soirées hardcore par week-end. Trop de soirées et de plus en plus d’organisations ont dû jeter l’éponge après avoir perdu de l’argent. Les gens sont devenus plus regardants sur les soirées et les choses sont devenues plus chères. Aujourd’hui les organisations les plus fortes et les plus qualitatives sont encore en Belgique et elles gagnent une attention internationale.
Tu as lancé ton label Heresy. Tu travailles sur un album. Est-ce que 2014 va être un tournant dans carrière ? Tu as aussi un travail, est-ce que cela veut dire que tu vas le quitter pour te dédier à 100% à la musique ? Qu’est-ce que cela va prendre en terme d’efforts et de sacrifices ? Quel est l’avenir d’Igneon System ?2014 va être intense pour moi. J’ai commencé à travailler sur mon premier album qui va sortir sur Heresy cette année.
J’ai beaucoup de pression après avoir écouté les albums de Deathmachine et Ophidian. Je ne sais vraiment pas encore comment les choses vont sortir. Mais j’aime me challenger et essayer de penser en dehors des sentiers battus avec cet album.
Un album n’est pas pour faire plaisir à tes fans mais pour t’exprimer. Je suis sur qu’il y aura des "pour" et des "contre".
J’ai un boulot à côté de la musique car je ne veux pas en être dépendant. D’un jour à l’autre ta carrière dans la musique peut être terminée et la stabilité c’est important pour moi.
Si tu dois produire des morceaux pour avoir des bookings pour vivre, je pense que cela doit créer un stress supplémentaire et avoir un impact sur la qualité des morceaux. Avoir un boulot et une carrière dans la musique est assez hardcore à combiner mais tu dois tout planifier et te tenir un agenda serré.
Quel est l’avenir d’Igneon System … Qui le dira, cette année va être vraiment pleine de bookings et de production pour moi. Après mon album je planifie une tournée pour la seconde partie de 2014 et en 2015 je prendrai une pause pour un an.
La question que tu dois donc poser est … Qu’est-ce qui viendra en 2016
Sincèrement
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Rendez-vous le 8 Février a Glazart pour une bonne dose d'Igneon System !
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